mardi 27 octobre 2015

FORMATION DES ORGANISATIONS CAMEROUNAISES A L’UTILISATION DES MEDIAS SOCIAUX

logo de l'IPAO
Former les OSC camerounaises travaillant sur les droits des LGBTI à l’utilisation des médias sociaux, tel est l’objet de la formation organisée à Douala, au Centre ACCESS du 26 au 30 Octobre dans le cadre du projet « des voies et des voix contre l’homophobie ». La formation vise à renforcer les capacités de six organisations camerounaises à l’utilisation des médias sociaux.

Organisé par l’Institut Panos Afrique de l’Ouest (IPAO) et Alternatives Cameroun grâce au financement de l’Union Européenne, cet atelier débute avec un état des lieux de l’utilisation par les organisations présentes des outils de communication, de leur stratégie de communication et de ce qu’elles n’ont pas encore mis sur pied en terme de communication via les médias sociaux, notamment Facebook, Twitter, YouTube et les blogs. Fort de cette étude, le formateur, en la personne de Fidèle GUINDOU a ainsi pu initier les organisations à l’utilisation de Google et de ses outils. Pour celles des organisations dépourvues de compte Gmail, elles ont commencé par en créer un. Ce deuxième jour, les organisations sont initiées à la création d'un blog, l'édition et la publication d'articles assortis de photos. Au terme de cette formation, les organisations membres du projet pourront ainsi être en mesure d’avoir une véritable stratégie de communication, plus efficace et plus axée vers l’atteinte de leurs cibles et objectifs.

vendredi 8 mai 2015

LES ARNAQUES DANS LA COMMUNAUTE LGBT DU CAMEROUN

De plus en plus de plaintes nous parviennent chaque jour, pourtant celles-ci ne représentent même pas la moitié des cas subis, ceci parce qu’il n’est pas toujours facile d’avouer publiquement qu’on s’est fait avoir de cette façon, surtout qu’on pensait trouver l’amour au bout du chemin. De quoi est-il question ? Des cas d’arnaque dans la communauté LGBT du Cameroun et d’ailleurs, plus précisément dans les grandes villes que sont Yaoundé, Douala et Buéa.
Le mode opératoire semble commun à toutes ces affaires. Tout commence par une prise de contact sur internet à travers les sites de rencontre ou les réseaux sociaux. Une discussion est amorcée et de nombreux points communs sont trouvés. La discussion continue et est de plus en plus passionnante. L’on a rapidement envie de passer à l’étape supérieure, c’est-à-dire une rencontre physique. Ceci peut émaner soit de l’arnaqueur, soit de la victime. Une fois les violons accordés sur le bien-fondé de la rencontre, l’arnaqueur propose soit que la rencontre se fasse dans son quartier, soit chez la victime.
Premier cas de figure : la rencontre se fera dans le quartier de l’arnaqueur. Le rendez-vous est donné à un point de rencontre. La victime arrive et trouve son bourreau déjà là, seulement, le visage ne semble pas conforme à la photo du profil. Cependant elle va vers lui, curieuse de découvrir ce qui l’attend. Peut-être y’a- t-il l’amour au bout de cette aventure malgré tout ? sous prétexte de l’amener chez lui, le bourreau l’entraîne dans les méandres d’un quartier inconnu et, à la faveur d’un bosquet, des complices sortent et commencent des menaces qui n’ont pour autre but que de tellement effrayer notre victime qu’elle n’a d’autre échappatoire que de céder à tout chantage dont elle sera l’objet. Elle remettra ainsi à ses bourreaux, tout ce qu’elle possède sur elle ayant une quelconque valeur et s’en ira en courant, la peur au ventre, car craignant des représailles violentes.
Deuxième cas de figure : la rencontre se fera chez la victime. Le bourreau a insisté pour que la rencontre se fasse dans le domicile de la victime par souci de « discrétion ». Celle-ci donc le ramène chez elle et a pris le soin de lui préparer un encas. La victime est sous le charme. Le visage semble différent de ses souvenirs, mais celui-ci est encore plus beau que sur la photo. La discussion se poursuit, pouvant même aller jusqu’au sexe. C’est après que les choses se gâtent. Plusieurs cas de figure ont été recensés dans cette rubrique.
 Le bourreau peut mettre une drogue dans le verre de la victime alors qu’elle a le dos tourné, la plongeant ainsi dans un profond sommeil favorisant le déménagement de toutes ses affaires.
 D’autre part, il peut se transformer de l’ami doux en le démon menaçant qui, malgré la séance de sexe qu’ils viennent de livrer, menace de faire un scandale et d’ameuter le quartier tout entier si la victime ne lui donne tout de suite les choses de valeur qu’il a, ainsi que les sommes d’argent. Il reviendra ainsi encore après, vu qu’il connait déjà la maison et se livrera à toutes sortes d’arnaques et menaces.
Un autre cas de figure est celui où, pendant qu’ils sont ensemble chez la victime, des inconnus font irruption dans la pièce, menaçant tous les deux de les brûler ou de faire un énorme scandale avec exposition publique s’ils ne donnent tout de suite ce qu’ils ont. Le bourreau jouera le jeu et encouragera la victime à s’exécuter, jouant les personnes éprouvées.
Autre cas de figure, à peine entrés chez la victime, un complice tapi dans l’ombre entre à son tour et ensemble, ils commencent à terroriser la victime avec pour finalité de la dépouiller.
Un célèbre arnaqueur bien connu par les associations de défense des Droits de l’Homme, sévissant à Douala et Yaoundé a comme technique de s’habiller en militaire et une fois que vous avez pris rendez-vous avec lui, il se fait passer pour un militaire et vous menace de vous conduire au poste si vous ne lui remettez pas tout ce que vous avez.
Le phénomène des arnaques tend à devenir de plus en plus récurrent dans la communauté LGBT. Ceci est d’autant plus grave que ces arnaqueurs sont eux-mêmes membres de la communauté. Comment donc comprendre qu’ils se livrent à de telles exactions entre eux ? La raison est simple et vieille comme le monde : l’ARGENT ! L’appât du gain a poussé nombre de jeunes à rechercher la facilité et les LGBT étant une cible de choix dans un contexte où l’homosexualité est pénalisée dans le code pénal, où l’on peut voir sa plainte retournée contre soi sous simple soupçon d’homosexualité, les arnaqueurs s’en donnent à cœur joie. Nombre d’entre eux ont déjà subi des représailles de la part de leurs victimes et des associations identitaires, mais il semble que la police elle-même est impuissante face à ce fléau.
C’est fort de ce postulat que nous pensons que plutôt que de perdre nos efforts et notre énergie à tenter de les faire mettre sous les barreaux, le plus important est d’accentuer l’éducation et la sensibilisation de nos bénéficiaires sur la réalité des menaces pesant sur la communauté sur les plans sanitaire, légal, voire social. Nous devons mettre un accent particulier sur les dangers que courent les membres de la communauté à l’extérieur (homophobie, IST/VIH, prison, etc.) et à l’intérieur (arnaques, Coming-Out forcé, etc.). Le travail est un travail de longue haleine certes, mais nous en viendrons à bout si nous nous y mettons tous, si nos bénéficiaires sont convaincus du bien-fondé de notre activisme, si nous nous faisons accompagner par les familles, les leaders du monde libre et autre autorité capable d’impulser le changement de mentalités et le mûrissement des consciences.

 De plus en plus de plaintes nous parviennent chaque jour, pourtant celles-ci ne représentent même pas la moitié des cas subis, ceci parce qu’il n’est pas toujours facile d’avouer publiquement qu’on s’est fait avoir de cette façon, surtout qu’on pensait trouver l’amour au bout du chemin. De quoi est-il question ? Des cas d’arnaque dans la communauté LGBT du Cameroun et d’ailleurs, plus précisément dans les grandes villes que sont Yaoundé, Douala et Buéa.
Le mode opératoire semble commun à toutes ces affaires. Tout commence par une prise de contact sur internet à travers les sites de rencontre ou les réseaux sociaux. Une discussion est amorcée et de nombreux points communs sont trouvés. La discussion continue et est de plus en plus passionnante. L’on a rapidement envie de passer à l’étape supérieure, c’est-à-dire une rencontre physique. Ceci peut émaner soit de l’arnaqueur, soit de la victime. Une fois les violons accordés sur le bien-fondé de la rencontre, l’arnaqueur propose soit que la rencontre se fasse dans son quartier, soit chez la victime.
Premier cas de figure : la rencontre se fera dans le quartier de l’arnaqueur. Le rendez-vous est donné à un point de rencontre. La victime arrive et trouve son bourreau déjà là, seulement, le visage ne semble pas conforme à la photo du profil. Cependant elle va vers lui, curieuse de découvrir ce qui l’attend. Peut-être y’a- t-il l’amour au bout de cette aventure malgré tout ? sous prétexte de l’amener chez lui, le bourreau l’entraîne dans les méandres d’un quartier inconnu et, à la faveur d’un bosquet, des complices sortent et commencent des menaces qui n’ont pour autre but que de tellement effrayer notre victime qu’elle n’a d’autre échappatoire que de céder à tout chantage dont elle sera l’objet. Elle remettra ainsi à ses bourreaux, tout ce qu’elle possède sur elle ayant une quelconque valeur et s’en ira en courant, la peur au ventre, car craignant des représailles violentes.
Deuxième cas de figure : la rencontre se fera chez la victime. Le bourreau a insisté pour que la rencontre se fasse dans le domicile de la victime par souci de « discrétion ». Celle-ci donc le ramène chez elle et a pris le soin de lui préparer un encas. La victime est sous le charme. Le visage semble différent de ses souvenirs, mais celui-ci est encore plus beau que sur la photo. La discussion se poursuit, pouvant même aller jusqu’au sexe. C’est après que les choses se gâtent. Plusieurs cas de figure ont été recensés dans cette rubrique.
 Le bourreau peut mettre une drogue dans le verre de la victime alors qu’elle a le dos tourné, la plongeant ainsi dans un profond sommeil favorisant le déménagement de toutes ses affaires.
 D’autre part, il peut se transformer de l’ami doux en le démon menaçant qui, malgré la séance de sexe qu’ils viennent de livrer, menace de faire un scandale et d’ameuter le quartier tout entier si la victime ne lui donne tout de suite les choses de valeur qu’il a, ainsi que les sommes d’argent. Il reviendra ainsi encore après, vu qu’il connait déjà la maison et se livrera à toutes sortes d’arnaques et menaces.
Un autre cas de figure est celui où, pendant qu’ils sont ensemble chez la victime, des inconnus font irruption dans la pièce, menaçant tous les deux de les brûler ou de faire un énorme scandale avec exposition publique s’ils ne donnent tout de suite ce qu’ils ont. Le bourreau jouera le jeu et encouragera la victime à s’exécuter, jouant les personnes éprouvées.
Autre cas de figure, à peine entrés chez la victime, un complice tapi dans l’ombre entre à son tour et ensemble, ils commencent à terroriser la victime avec pour finalité de la dépouiller.
Un célèbre arnaqueur bien connu par les associations de défense des Droits de l’Homme, sévissant à Douala et Yaoundé a comme technique de s’habiller en militaire et une fois que vous avez pris rendez-vous avec lui, il se fait passer pour un militaire et vous menace de vous conduire au poste si vous ne lui remettez pas tout ce que vous avez.
Le phénomène des arnaques tend à devenir de plus en plus récurrent dans la communauté LGBT. Ceci est d’autant plus grave que ces arnaqueurs sont eux-mêmes membres de la communauté. Comment donc comprendre qu’ils se livrent à de telles exactions entre eux ? La raison est simple et vieille comme le monde : l’ARGENT ! L’appât du gain a poussé nombre de jeunes à rechercher la facilité et les LGBT étant une cible de choix dans un contexte où l’homosexualité est pénalisée dans le code pénal, où l’on peut voir sa plainte retournée contre soi sous simple soupçon d’homosexualité, les arnaqueurs s’en donnent à cœur joie. Nombre d’entre eux ont déjà subi des représailles de la part de leurs victimes et des associations identitaires, mais il semble que la police elle-même est impuissante face à ce fléau.
C’est fort de ce postulat que nous pensons que plutôt que de perdre nos efforts et notre énergie à tenter de les faire mettre sous les barreaux, le plus important est d’accentuer l’éducation et la sensibilisation de nos bénéficiaires sur la réalité des menaces pesant sur la communauté sur les plans sanitaire, légal, voire social. Nous devons mettre un accent particulier sur les dangers que courent les membres de la communauté à l’extérieur (homophobie, IST/VIH, prison, etc.) et à l’intérieur (arnaques, Coming-Out forcé, etc.). Le travail est un travail de longue haleine certes, mais nous en viendrons à bout si nous nous y mettons tous, si nos bénéficiaires sont convaincus du bien-fondé de notre activisme, si nous nous faisons accompagner par les familles, les leaders du monde libre et autre autorité capable d’impulser le changement de mentalités et le mûrissement des consciences.


mercredi 8 avril 2015

COMMENT REAGIR FACE A CA? l'amour au-dessus de tout.

 Derrière tout homme se cache un ensemble de sentiments, de sensibilité et surtout une sensiblerie très forte. Cet ensemble est encore plus poussé chez les personnes homosexuelles qui font face à leur différence, ne la comprennent pas toujours, souffrent du rejet de leur entourage, amis, famille, collègues et même souvent ouailles. On a souvent coutume de ne voir en l'homosexuel que cette personne qui a des penchants sexuels différents, cet homme qui entretient des rapports sexuels avec des personnes de son sexe et y trouve son compte. L'imagerie populaire le définit comme un sorcier, un membre d'une secte satanique, un perdu, un malade et souvent on a tendance à croire qu'on peut le guérir, soit par la médecine, soit au travers des églises et autres incantations de charlatans.
Les personnes homosexuelles sont des personnes souvent dotées de talents immenses, d'un goût poussé pour l'Art et le pratiquent avec tout leur cœur et leur énergie. Les artistes les plus talentueux  du monde en sont. On peut citer à titre d'exemple Michel ange avec sa célèbre chapelle Sixtine, les plus grands philosophes, poètes et autres artistes de la littérature d'ici et d'ailleurs, les créateurs de mode ne se dénombrent plus, pas plus que les artistes musiciens ou plasticiens. Du fait de leur sensibilité exacerbée, les personnes homosexuelles réussissent à transmettre tout un ensemble d'émotions et de beauté dans leur art.
Il est cependant à noter que cette sensibilité est mise à l'épreuve une fois qu'ils rentrent chez eux et, après avoir été adulés par les foules pour leur talent, ils sont rejetés dans leurs familles respectives du fait de leur orientation sexuelle. ce rejet est encore plus ressenti lorsqu'il provient de ses parents, en particulier de la maman.
Pour l'homosexuel, la maman est le socle sur lequel il est ancré, la base même de son équilibre. ne dit-on pas que la mère est ce qui reste quand on a tout perdu? la figure maternelle est d'autant plus importante que depuis toujours la mère a toujours été celle là vers qui se tourner pour trouver du réconfort quand tout va mal, celle qui va nous protéger bec et ongles face à n'importe quel adversaire. comment donc vivre avec le fait que, parce que nous sommes nés différent, notre maman nous abandonne et nous rejette comme si nous avions commis le pire des crimes? comment pourrait donc se sentir cet enfant qui a tout misé sur l'amour maternel et qui s'en voit privé? le problème est d'autant plus difficile à gérer qu'il ne contrôle pas sa sexualité. il ne l'a pas choisie, elle lui a été donnée à sa naissance, tout comme son sexe ou la couleur de ses yeux.
Et nous, que pensons nous faire en rejetant ainsi nos proches? Les aide-t-on? Les parents qui mettent leur enfant mineur ou pas à la rue du fait de son homosexualité, à quoi les destinent-ils? Nos enfants, frères ou amis à qui nous tournons le dos, quelle alternative leur donnons-nous? et nous, hommes d'église qui prêchons l'amour du prochain et la tolérance et tous les autres fruits de l'esprit, les mettons-nous en pratique lorsque nous excommunions nos brebis parce que homosexuelles? voilà autant de questions que nous devons nous poser sérieusement avant de poser un acte qui va causer tant de dégâts, car ils sont nombreux les dégâts que peuvent causer notre rejet et notre indifférence.
L'homosexuel expulsé de chez lui se retrouve à la rue, siège de tous les travers et est obligé de subsister, voire de survivre. Pour ce faire, il n'a pas beaucoup d'alternatives. le vol, le vagabondage, la prostitution, voilà les choix qui s'offrent à lui. c'est ainsi que nous voyons de très jeunes enfants dans la rues, ce qui accentue le désordre urbain, le racolage, des jeunes gens qui se livrent à la drogue et à la prostitution, et ce au mépris de toute prudence, car "une fois que ma famille ne veut plus de moi, qui voudra bien de moi" se disent-ils parfois.
Les conséquences peuvent être sociales, les grossesses indésirées, le vagabondage, les actes de violence homophobe, les viols correctifs et collectifs, le vol, les IST, le SIDA et souvent la Mort. Elles peuvent également être psychologiques, l'isolement, la détresse psychologique, le stress, la dépression et parfois le suicide.
il nous revient de réfléchir à tout ceci et à nous poser les bonnes questions avant de songer à mettre notre enfant à la rue, cet être que nous avons porté en nous, que nous avons soigné, nourri de notre sein, accompagné et soutenu de longues années durant. Ne nous laissons pas égarer par de fausses impressions et des idées reçues. pensons d'abord à notre proche et non pas à sa sexualité, qui elle relève de sa vie privée.
Nous n'arrivons pas à comprendre pourquoi notre enfant est gay ou nous ne savons que faire face à cette situation, nous pouvons en parler ou nous faire aider. Le Collectif des Familles d'Enfants Homosexuels (COFENHO) peut vous aider. situé à l'Espace Roger MBEDE (EROM), derrière l'Hôtel Serena à Bali, nous sommes ouverts tous les jours de 09h à 18h et nous sommes à votre entière disposition.

mardi 17 mars 2015

La quête de l'amour en milieu LGBT et ses conséquences.

L’homme est perpétuellement en quête de bonheur. Les personnes LGBT le sont encore plus. Leur quête de bonheur est au moins égale au rejet dont ils sont l’objet de la part de la société en général. Du coup, pour satisfaire ce manque, ils ont recours à des expédients tels qu’internet et ses réseaux sociaux. C’est là le commencement de leur perte.
En soi, les réseaux sociaux ne sont pas dangereux à tous les coups. Cependant, du fait de la non traçabilité qui les caractérise, ils sont une porte d’entrée incontrôlable pour tous les travers que l’on peut s’attendre à retrouver dans une zone de libertinage.
Martin, un jeune que nous avons rencontré nous raconte son histoire.
« Je me suis connecté sur le site de rencontres pour gay adultes consentants, dans le but de rencontrer le grand amour, vu que je ne pouvais pas le rencontrer dans la rue. J’ai flashé sur un profil et nous avons commencé à discuter. Il était très intéressant et spirituel, me faisait beaucoup rigoler et semblait plein d’attentions. Cependant j’ai longtemps hésité avant de le rencontrer parce que j’avais peur de l’inconnu. Il a su me mettre en confiance et j’ai finalement accepté de le rencontrer. Je suis parti à ce rendez-vous sans méfiance et tout était féerique jusqu’au moment où, arrivés chez lui, il essaie de m’embrasser. Devant mon refus, il a complètement changé. L’ange que je croyais avoir rencontré s’est transformé en le démon que je ne connaissais pas. Il m’a plaqué au mur et a menacé de me faire du mal si je faisais du bruit, qu’il allait me faire bastonner par son quartier tout entier si je ne lui donnais pas tout ce que j’avais sur moi. Il a ainsi pris mes deux téléphones portables et une somme d’argent que j’avais sur moi. Il m’a ensuite mis à la porte et recommandé de fuir le plus vite et le plus loin possible. J’en tremble encore ».
De tels cas ne sont pas isolés. Par semaine nous recevons des personnes d’horizons divers, victimes de pareilles mésaventures. Le comble est qu’ils ne peuvent se plaindre nulle part.
La répression de l’homosexualité au Cameroun par l’article 347 bis pousse les homosexuels à vivre dans la clandestinité et à recourir à des moyens pas toujours sûrs s’ils veulent rencontrer l’âme sœur, ce qui les expose à tous les risques. Une fois, victimes de ces arnaqueurs et autres agresseurs, ils ne peuvent même pas se plaindre aux autorités compétentes parce que courant le risque de voir leur plainte retournée contre eux.
Nombreux sont ceux qui sont partis se plaindre d’une arnaque ou d’un vol dont ils auraient été victimes et qui se retrouvent l’objet de poursuites pour homosexualité. Cet état de précarité pousse les homosexuels à se mettre hors la loi ou à s’isoler, se couper du monde.
Les homosexuels convaincus que la justice n’est et ne sera jamais de leur côté se renferment dans leur bulle et évitent toute situation susceptible de les mettre en conflit. Pour cela, ils fuient le monde, ils se coupent de leurs familles, de leurs amis et vivent en autarcie. Tout ceci entraîne l’isolement, la paranoïa, la dépression et peut aller jusqu’à donner des envies de suicide à certains.

Devant une telle détresse, que faire ? L’on ne saurait rester indifférent face à cela. Qu’est ce qui justifie que l’on prive un être humain de son droit d’aimer et d’être aimé ? Que l’on restreigne sa liberté et son droit à une sexualité librement consentie ? Que l’on l’oblige à se cacher ou à se mettre en danger dans sa quête de l’amour ? Il nous appartient de nous poser de telles questions. Les réponses nous aideront à y voir plus clair.
l'Espace Roger MBEDE, situé à Bali derrière l'hôtel Serena offre une tribune où toutes les victimes de ce genre d'abus peuvent se plaindre, se confier, se faire entendre et partager leur expérience afin que de telles choses n'arrivent plus. nous sommes ouverts tous les jours de lundi à samedi de 09h à 18h.
contacts: 662 408 858.