L’homme est perpétuellement en quête de bonheur. Les
personnes LGBT le sont encore plus. Leur quête de bonheur est au moins égale au
rejet dont ils sont l’objet de la part de la société en général. Du coup, pour
satisfaire ce manque, ils ont recours à des expédients tels qu’internet et ses
réseaux sociaux. C’est là le commencement de leur perte.
En soi, les réseaux sociaux ne sont pas dangereux à
tous les coups. Cependant, du fait de la non traçabilité qui les caractérise,
ils sont une porte d’entrée incontrôlable pour tous les travers que l’on peut s’attendre
à retrouver dans une zone de libertinage.
Martin, un jeune que nous avons rencontré nous
raconte son histoire.
« Je me suis connecté sur le site de rencontres
pour gay adultes consentants, dans le but de rencontrer le grand amour, vu que
je ne pouvais pas le rencontrer dans la rue. J’ai flashé sur un profil et nous
avons commencé à discuter. Il était très intéressant et spirituel, me faisait
beaucoup rigoler et semblait plein d’attentions. Cependant j’ai longtemps
hésité avant de le rencontrer parce que j’avais peur de l’inconnu. Il a su me
mettre en confiance et j’ai finalement accepté de le rencontrer. Je suis parti
à ce rendez-vous sans méfiance et tout était féerique jusqu’au moment où,
arrivés chez lui, il essaie de m’embrasser. Devant mon refus, il a complètement
changé. L’ange que je croyais avoir rencontré s’est transformé en le démon que
je ne connaissais pas. Il m’a plaqué au mur et a menacé de me faire du mal si
je faisais du bruit, qu’il allait me faire bastonner par son quartier tout
entier si je ne lui donnais pas tout ce que j’avais sur moi. Il a ainsi pris
mes deux téléphones portables et une somme d’argent que j’avais sur moi. Il m’a
ensuite mis à la porte et recommandé de fuir le plus vite et le plus loin
possible. J’en tremble encore ».
De tels cas ne sont pas isolés. Par semaine nous
recevons des personnes d’horizons divers, victimes de pareilles mésaventures. Le
comble est qu’ils ne peuvent se plaindre nulle part.
La répression de l’homosexualité au Cameroun par l’article
347 bis pousse les homosexuels à vivre dans la clandestinité et à recourir à
des moyens pas toujours sûrs s’ils veulent rencontrer l’âme sœur, ce qui les
expose à tous les risques. Une fois, victimes de ces arnaqueurs et autres agresseurs,
ils ne peuvent même pas se plaindre aux autorités compétentes parce que courant
le risque de voir leur plainte retournée contre eux.
Nombreux sont ceux qui sont partis se plaindre d’une
arnaque ou d’un vol dont ils auraient été victimes et qui se retrouvent l’objet
de poursuites pour homosexualité. Cet état de précarité pousse les homosexuels
à se mettre hors la loi ou à s’isoler, se couper du monde.
Les homosexuels convaincus que la justice n’est et
ne sera jamais de leur côté se renferment dans leur bulle et évitent toute
situation susceptible de les mettre en conflit. Pour cela, ils fuient le monde,
ils se coupent de leurs familles, de leurs amis et vivent en autarcie. Tout ceci entraîne l’isolement, la paranoïa, la dépression et peut aller jusqu’à donner
des envies de suicide à certains.
Devant une telle détresse, que faire ? L’on ne
saurait rester indifférent face à cela. Qu’est ce qui justifie que l’on prive un
être humain de son droit d’aimer et d’être aimé ? Que l’on restreigne sa
liberté et son droit à une sexualité librement consentie ? Que l’on l’oblige
à se cacher ou à se mettre en danger dans sa quête de l’amour ? Il nous
appartient de nous poser de telles questions. Les réponses nous aideront à y
voir plus clair.
l'Espace Roger MBEDE, situé à Bali derrière l'hôtel Serena offre une tribune où toutes les victimes de ce genre d'abus peuvent se plaindre, se confier, se faire entendre et partager leur expérience afin que de telles choses n'arrivent plus. nous sommes ouverts tous les jours de lundi à samedi de 09h à 18h.
contacts: 662 408 858.
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